Après une longue joute judiciaire, la communauté transsexuelle a obtenu gain de cause contre Facebook et sa politique d’imposer l’utilisation de son identité réelle, sous la pression d’une grève devant les locaux du réseau social à San Francisco.
Après un changement des conditions d’utilisation symbolique, il est désormais possible d’utiliser (sous certaines conditions) son nom de tous les jours plutôt que son identité véritable acquise à la naissance. Il faut dire qu’il n’est pas rare aux USA d’être connu sous un pseudonyme plutôt que son véritable nom.
La véritable identité pour protéger ses membres
Pour rappel, Facebook exigeait de ses membres d’utiliser son véritable nom pour éviter les usurpations d’identité et éviter ainsi d’éventuels conflits. Pour lui, c’était la bonne chose à faire pour protéger ses membres contre les préjudices réels, explique Chris Cox, l’un des responsables de Facebook :
Car les histoires d’usurpation d’identité, de trolls, de violence familiale, de menaces et d’intolérance sont souvent le résultat de personnes se cachant derrière de faux noms et c’est à la fois terrifiant et triste.
Des excuses publiques présentées par Facebook
Avant de mettre en place ce changement, le géant des réseaux sociaux s’est excusé publiquement envers les personnes affectées par cette obligation d’utiliser sa véritable identité :
Je veux présenter mes excuses à la communauté des drag queens et kings, des transgenres, et le groupe plus large de nos amis, de nos voisins, et des membres de la communauté LGBT pour les souffrances endurées
Certaines catégories de personnes autorisées à les utiliser
Reste maintenant à voir dans les faits quelles seront les conséquences de cette décision pour l’ensemble des membres. Facebook n’a pas vraiment été clair sur comment cela allait se mettre en place et ce qu’il accepterait pour valider un pseudonyme. Vraisemblablement, il faudra que l’identité communiquée soit véritablement l’identité sous laquelle la personne est connue. Il ne semble pas question de par exemple utiliser son pseudo de WoW ou Counter Strike directement sur Facebook.
La liste des personnes souhaitant utiliser des pseudonymes devrait être composée de travailleurs sociaux, enseignants, juges et aux victimes d’agression, entre autres.
Une adoption rapide grâce à Ello ?
Facebook n’a pas attendu la manifestation prévue cet après-midi pour prendre les devants sur ce sujet sensible et proposer rapidement une solution. On peut logiquement se demander si effectivement le petit dernier du domaine Ello n’est pas étranger à tout cela. En effet, celui-ci est énormément plébiscité par le fait qu’il est certes sans publicité (et ciblage publicitaire) mais aussi par le fait qu’il est possible d’utiliser l’identité de son choix. Cela semble plaire et Ello connait un engouement certain depuis sa sortie.
Alors serait-ce un demi pas vers ses membres pour éviter de les voir passer chez le concurrent ? Il est encore un peu tôt pour mesurer cela et tirer de telles conclusions mais la coïncidence est trop parfaite. Affaire à suivre !