Le géant de la recherche Google a été accusé d’abus de position dominante par la Commission Européenne, qui peut attribuer une amende allant jusqu’à 10% du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise soit 6,3 milliards d’euros.
A ce jour, Google est le premier moteur de recherche en France et dans de nombreux pays d’Europe. De plus, bien que cela ne soit pas vrai, pour beaucoup d’utilisateurs, Google est une clé d’entrée vers le web et le géant de Mountain View le sait bien ! On peut penser que cette position dominante lui donne presque un droit de vie ou de mort sur certaines entreprises qui comptent essentiellement sur le moteur de recherche pour être visible.
Concrètement, les plaignants affirment que les services de Google tels que Google Flights ou Google Shopping par exemple font de l’ombre aux autres entreprises qui souhaitent également être visibles dans les résultats de recherche. L’objectif de Google aujourd’hui est bien évidemment de faire passer le plus de temps possible à l’internaute dans le moteur de recherche. Alors pourquoi l’inciter à cliquer si l’information peut lui être communiquée directement dans les résultats de recherche ? Le Knowledge Graph ne va pas améliorer les choses en diminuant encore davantage les chances de cliquer pour accéder à l’information contenue dans le site internet.
Google ne tient évidemment pas a payer cette amende et n’accepte pas les accusation de la commission européenne. C’est au travers d’un tweet que le géant de la recherche commence par se défendre.
Our response to the European Commission’s announcements on Search http://t.co/eng4GKw6QE and Android http://t.co/6SITmd7QSC
— Google (@google) April 15, 2015
Google propose une longue démonstration pour prouver que la concurrence n’est pas aussi rude que voudrait bien le faire croire la Commission Européenne puisque certaines entreprises telles qu’Amazon, Ebay ou Zalando tirent bien leur épingle du jeu. A noter que le succès de Zalando est un bon exemple d’innovation dont les revenus proviennent uniquement de la vente en ligne. On peut tout de même remarquer que seul les mastodontes du web sont cités tandis que les plus petits sites ont aujourd’hui peu de chance de s’en sortir dans les résultats de recherche naturelle face à la visibilité des services Google !
Côté stratégie de la part des entreprises, on peut tout de même se demander pourquoi les sources de trafic ne sont pas systématiquement diversifiées. Google est aujourd’hui accusé d’abus de position dominante mais bon nombre d’entreprises alimentent aujourd’hui cette position en misant tout sur le géant de la recherche pour leur visibilité.
Concernant l’accusation, il semblerait que la bataille n’en soit qu’à ses débuts puisque la décision définitive de Bruxelles pourrait être prononcée dans plusieurs mois voire plusieurs années si Google venait à contre-attaquer.