Le NFC est une technologie de Communication en Champ Proche (Near Field Communication), qui permet l’échange – rapide et sans contact – d’informations entre deux dispositifs. Arrivée timidement en France début des années 2010, certaines villes pionnières comme Nice, Caen et Strasbourg ont su rapidement se démarquer et développer de nouveaux usages numériques et interactifs pour leurs territoires. C’est ainsi que nous pouvons payer notre parcmètre, consulter les horaires de bus en temps réel – et même valider nos titres de transports, directement sur notre smartphone. Si certains acteurs ont tardé à rejoindre le mouvement (Apple a attendu son iPhone 6 pour s’y mettre et le développement d’applications tierces ne sera possible qu’à compter de septembre 2018, avec iOS 12…), d’autres comme Samsung et HTC étaient présents dès la genèse du projet. Progressivement, ils ont été rejoints par la majorité des fabricants, puisqu’en 2017, un smartphone sur deux était équipé d’une puce NFC.
Par ailleurs, les banques et opérateurs téléphoniques – conscients de l’enjeu technologique auquel ils avaient affaire – se sont engouffrés dans la brèche et proposent depuis quelques années maintenant des cartes de paiement sans contact et même des cartes SIM NFC (ci-dessus) pour les smartphones n’étant pas encore équipés nativement. Sans contact, c’est donc la promesse de ces puces (re)programmables à l’infini. Et, nous le verrons juste après, c’est grâce à votre smartphone (exclusivement) que vous allez pouvoir en prendre le contrôle.
Comment fonctionne le NFC ?
Les tags NFC – appelés aussi patchs ou badges – peuvent avoir différentes formes (carrées, rondes…) mais comportent toujours les éléments suivants :
- Une minuscule puce-mémoire
- Une antenne (le fameux circuit imprimé en serpentin)
- Une enveloppe pour protéger les deux éléments ci-dessus, parfois translucide, parfois autocollante, souvent en carton ou en vinyle, voire en plastique pour les plus sophistiqués
Par induction, l’antenne (1) capte l’énergie des ondes radio émise par le smartphone à proximité, (2) alimente la puce qui démarre et (3) communique en retour au smartphone l’information ou la tâche programmée. Ces trois actions sont réalisées en moins d’une seconde et sur une distance pouvant aller jusqu’à 10 cm. Les badges KSIX que j’ai trouvés sur MobileFun (11€ les 2) détectent à 7 cm en champ libre et jusqu’à 4 cm avec obstacle : collés sous un plan de travail, ils rendent votre (mobilier de) bureau « intelligent » ou du moins interactif, de façon esthétique-invisible.
L’utilisation est enfantine, il n’y a aucun besoin de l’appairer au préalable – contrairement au Bluetooth ou au Wifi -, il n’est pas non plus nécessaire d’ouvrir une application, à l’instar des QR codes, il suffit simplement de déverrouiller son smartphone – gage de sécurité – et de l’approcher du tag en question. La programmation initiale (et les suivantes d’ailleurs) se fait aisément via l’une des nombreuses applications disponibles gratuitement, c’est le cas de NFC TagWriter by NXP ou le duo d’applis NFC Tasks / NFC Tools (en français) que nous avons testées pour vous. Vous n’avez qu’à les installer et vous laisser guider. [Nota : Les badges KSIX sont préprogrammés pour vous guider sur le Google Play Store dès la première utilisation.]
Quelques exemples d’applications avec des tags NFC
La liste des possibilités est tout juste infinie, citons simplement l’automatisation de tâches, comme passer son téléphone en mode silencieux ou envoyer un message à l’approche du tag. Pratique pour demander à son ado de nous prévenir aussitôt qu’il rentre à la maison (en moins de 2 secondes) tout en s’assurant qu’il est bel et bien à proximité du patch NFC collé dans votre salon. Pour cela, qu’il s’agisse de la programmation d’un appel, de l’envoi d’un message (Messenger, SMS) ou d’un e-mail, il s’agit d’enregistrer à l’avance un contact et un message pré-rédigé, et au moment de poser le smartphone sur le tag, l’application en question s’ouvre et demande confirmation de l’envoi ou appel.
Il est même possible de programmer plusieurs scénarios par puce en ajoutant des conditions et/ou restrictions horaires. Ainsi, le soir, il permet par exemple de couper les données mobiles, ondes wifi, de baisser la luminosité de l’écran et passe votre smartphone en silencieux et le lendemain matin, le même tag permet de réactiver tout cela.
On peut tout aussi bien imaginer de créer un tag « Voiture » qui active automatiquement la localisation GPS et ouvre Google Maps / Waze, etc. Tout comme on peut en dédier un à notre installation domotique (ampoules connectées, etc.), et enfin, pour ne citer que cela, on peut en faire une carte de visite interactive, que vous pourrez avoir sur vous (ou collée sur votre laptop), et sur lequel vos contacts iront recueillir toutes vos coordonnées d’un simple geste.
Conclusion
Vous l’aurez compris, les tags NFC sont des compagnons bien pratiques et peu coûteux (vous pouvez même recycler gratuitement vos antivols de vêtements). Ils ont l’avantage d’être passifs (ils ne nécessitent pas d’être rechargés) et vous n’avez pas la moindre manipulation à faire sur le smartphone, contrairement aux autres technologies de communication sans fil comme le Bluetooth et le WiFi, ou les QR Codes. Il existe bon nombre d’application gratuites – pour le moment réservées aux utilisateurs Android et Windows Phone et très bientôt disponibles sur l’écosystème Apple. Nous invitons nos lecteurs déjà équipés à nous faire part de leurs usages et astuces dans la partie commentaires ;)